
Αρκετοί επιχείρησαν, τις τελευταίες ημέρες, να καταστήσουν γραφικές κάποιες απόψεις και, κυρίως, πληροφορίες, για την περιβόητη Τριμερή Επιτροπή, το παγκόσμιο κλαμπ πανίσχυρων επιχειρηματικών, οικονομικών και πολιτικών παραγόντων, στο οποίο -όλως τυχαίως- συμμετέχουν ο νέος πρόεδρος της ΕΚΤ Μάριον Ντράγκι και οι νέοι πρωθυπουργοί “έκτακτης ανάγκης” στην Ιταλία και την Ελλάδα Μάριο Μόντι (μαζί στη φωτό επάνω) και Λουκάς Παπαδήμος.
Η anatropi2020 έχει δημοσιεύσει, εδώ και μέρες, τις αναφορές του γνωστού δημοσιογράφου της Liberation Marc Roche από το βιβλίο του “Η Τράπεζα που Κυβερνά τον Κόσμο”, στο οποίο επισημαίνει το σκοτεινό ρόλο της Goldman Sachs και τη διαπλοκή της υπερτράπεζας με κυβερνήσεις και οικονομικά λόμπι.
Τώρα, τις αποκαλύψεις του Roche έρχεται να υιοθετήσει η αναμφίβολης εγκυρότητας συντηρητική Le MOnde, που με ένα άρθρο του Roche αναφέρεται στην παρασκηνιακή σχέση των τριών ανδρών.
“Τι κοινό έχουν οι Μάριο Ντράγκι, Μάριο Μόντι και Λουκάς Παπαδήμος;”, διερωτάται η Monde στον τίτλο του σχετικού ρεπορτάζ- αποκάλυψη.

“Ανήκουν στην κυβέρνηση Sachs“, απαντά ο Marc Roche και συνεχίζει:
“Στην ιεραρχία πρώτος είναι, αναμφισβήτητα, ο Μάριο Ντράγκι, αντιπρόεδρος της Goldman Sachs στην Ευρώπη, από το 2002 έως το 2005. Στον τίτλο του μία από τις αποστολές που είχε στην τράπεζα ήταν τα swaps (σ.σ όπως εκείνα που συνήψε η κυβέρνηση Σημίτη με τη συνδρομή της υπερτράπεζας για να “μαγειρέψει” τα στοιχεία του ελλε΄μματος -όπως έχει καταγγελθεί- λίγο πριν την είσοδο της Ελλάδας στην ευρωζώνη)”. Στο ίδιο δημοσίευμα αναφέρεται η σχέση και συνεργασία των τριών ανδρών.
Διαβάστε το δημοσίευμα της Monde…
Και για γαλλομαθείς…
Q’ont en commun Mario Draghi, Mario Monti et Lucas Papadémos ? Le nouveau président de la Banque centrale européenne, le président désigné du conseil italien et le nouveau premier ministre grec appartiennent à des degrés divers au “gouvernement Sachs” européen. La banque d’affaires américaine a en effet tissé en Europe un réseau d’influence unique sédimenté depuis des lustres grâce à un maillage serré, souterrain comme public.
A tout concours, il faut une hiérarchie. Le premier prix revient bien sûr à Mario Draghi, vice-président de Goldman Sachs pour l’Europe entre 2002 et 2005. Nommé associé, il est chargé des “entreprises et pays souverains”. A ce titre, l’une des missions est de vendre le produit financier “swap” permettant de dissimuler une partie de la dette souveraine, qui a permis de maquiller les comptes grecs. Vient ensuite Mario Monti, conseiller international depuis 2005. Arrive en troisième position Lucas Papadémos, qui vient d’être nommé premier ministre de la Grèce, qui fut gouverneur de la Banque centrale hellénique entre 1994 et 2002, qui a participé à ce titre à l’opération de trucage des comptes perpétré par GS. Le gestionnaire de la dette grecque est d’ailleurs un certain Petros Christodoulos, un ex-trader de la firme.
Deux autres poids lourds tiennent le haut du pavé dans la défenestration de l’euro, Otmar Issing, ex-président de la Bundesbank et Jim O’Neill, l’inventeur du concept des BRICS, l’acronyme désignant les marchés émergents à fort potentiel de croissance (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud). Ex-président de Goldman Sachs International dont il est resté l’un des administrateurs, l’Irlandais Peter Sutherland a joué un rôle-clé dans le sauvetage de l’Irlande. Enfin, Paul Deighton, qui a passé 22 ans chez Goldman Sachs, est directeur général du comité organisateur des Jeux olympiques de Londres en 2012. La lanterne rouge car chacun sait que le sport comme l’amitié est hors concours.
Pourtant, au-delà des apparences, le réseau d’influence qui a fait sa puissance avant ou pendant la tourmente politique financière de 2008 a perdu de son efficacité. En effet, les complicités anciennes entretenues par les ex-banquiers centraux chevronnés mobilisés pour tirer les ficelles se révèlent moins utiles face à des politiciens sensibles à l’impopularité des professionnels de la finance tenus pour responsables de la crise. Là où Goldman Sachs pouvait facilement exercer ses talents, une série d’affaires – la Grèce, la spéculation contre l’euro, le scandale Abacus auquel a été mêlé le goldmanien français Fabrice Tourre – lui ont mis à dos la puissance publique.
Le carnet d’adresses est utile mais ne suffit plus à lui tout seul sur une planète financière complexe et technique et face à une nouvelle génération d’industriels moins pétris de respect pour l’establishment. Les patrons européens partis à la conquête du monde se sont émancipés des croisés de la haute finance style Goldman Sachs. La quête de valorisation de l’actionnaire, les exigences de transparence des comptes et les impératifs de l’expansion à l’étranger émoussent l’“effet réseau”. Enfin, devenus plus exigeants sur la qualité et l’indépendance du métier de conseil, les clients européens, mais pas seulement, exigent le respect d’un minimum d’éthique.
Et c’est là que le bât blesse à propos de Goldman Sachs. Car la banque aime placer ses hommes sans jamais laisser tomber le masque. C’est pourquoi ses hommes liges cachent cette filiation quand ils donnent une interview ou mènent une mission officielle (comme ce fut le cas de Monti qui s’est vu confier en 2010 une étude sur le marché unique européen par le président de la Commission, José Manuel Barroso).
Mario Draghi affirme qu’étant entré en fonction en 2002, il n’a rien eu à voir avec le maquillage des comptes grecs orchestré deux ans plus tôt par la banque. Et il a démissionné en 2005, soit un an avant que Goldman Sachs ne revendre une partie du “swap” en question à la National Bank of Greece, la première banque commerciale du pays, dirigée par un ancien Goldmanien, Petros Christodoulos, aujourd’hui responsable de l’organisme gérant la dette grecque.
Marc Roche